La Grève des Machines
« Vous n’avez jamais eu soupçon de leur caractère véritable, de leur personnalité, de leur tempérament ; vous ignorez tout de leur intelligence, de leur sensibilité, de leurs caprices, de la pitié dont elles sont capables, de leurs méditations aux heures où elles cessent de haleter, de ronfler, de gémir, de suer pour emplir vos coffres-forts. »
C’est par ces mots que le mystérieux délégué des chaudières, des moteurs, des courroies, des tours, des scies, des raboteuses, informe M. Brasseur-d’Affaires d’une grève générale imminente mais celui-ci n’arrive pas à croire que les machines ont une âme. Petit à petit, plus rien ne fonctionne, la vie est à l’arrêt. Les machines revendiquent des excuses de la part du genre humain.
(Avant-propos de Nadia Porcar.)
Antonin Seuhl est un romancier français né en 1883 et mort en 1943. C’est un auteur politiquement engagé et antimilitariste, un libre-penseur. Sous le pseudonyme de Pierre Adam, il signe d’autres ouvrages, des romans d’aventure populaires ou sentimentaux qui révèlent souvent une plume aiguisée et fantastique. Avec La grève des machines Antonin Seuhl dénonce la surexploitation de l’homme, le capitalisme à tout crin, la course en avant vers le précipice.